Grokipedia, la nouvelle encyclopédie propulsée par l'intelligence artificielle Grok de xAI, la société d'Elon Musk, est désormais accessible au public sur grokipedia.com. Avec plus de 885 000 articles, il se positionne comme une alternative à Wikipédia, mais son lancement révèle un produit encore très rudimentaire et pose question sur sa fiabilité et son originalité.
Une forte dépendance à Wikipédia
À première vue, Grokipedia adopte une interface minimaliste, qui rappelle Wikipédia, mais sans aucune image pour l’instant. Le nombre d'articles, bien qu'important pour un lancement, reste loin derrière les millions de pages disponibles sur son prédécesseur. Par exemple, il y a environ 2,72 millions d’articles en français sur Wikipédia et environ 7 millions d’articles en anglais.
La différence la plus notable réside dans l’absence de contribution des utilisateurs : il ne semble pas possible pour l’instant de modifier les articles, fonction centrale de Wikipédia.
De plus, de nombreux articles sont quasiment identiques à leur version sur Wikipédia. Un avertissement discret précise également que « le contenu est adapté de Wikipédia, sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 ». Cette dépendance interroge sur la réelle valeur ajoutée du service.
Voici un exemple de page Grokipedia pour Apple. Notez que tout est en anglais pour le moment.
La promesse controversée de la vérification par l’IA
Chaque article prétend avoir été vérifié par Grok, une affirmation audacieuse compte tenu de la tendance des grands modèles de langage (LLM) à générer de fausses informations. De plus, Elon Musk a déclaré la semaine dernière que le lancement de Grokipedia avait été retardé afin de « faire plus de travail pour éliminer la propagande » de Wikipédia et d'autres sources.
Cette initiative intervient au moment où Wikipédia fait face à des difficultés liées à l’essor de l’IA. L'encyclopédie gratuite a vu ses visites humaines chuter de 8 % cette année, en partie à cause des résumés générés par l'IA dans les moteurs de recherche et du grattage massif de ses données pour entraîner ces mêmes modèles.
