A partir du 12 novembre, toute personne souhaitant accéder à un site pornographique depuis l'Italie devra se soumettre à un contrôle d'âge systématique. Là Autorité pour la garantie des communications (AGCOM) (l'équivalent de l'ARCOM en France) vient de formaliser une procédure nécessitant l'intervention de tiers certifiés pour chaque session de navigation sur un site NSFW, afin d'empêcher les mineurs d'accéder à tout contenu à caractère sexuel. Cette mesure touchera d'abord une cinquantaine de plateformes majeures, comme Pornhub, XHamster ou encore OnlyFans.
Un contrôle en deux étapes et une « double anonymisation »
Les utilisateurs devront s'authentifier via des services externes certifiés – banque, opérateur mobile ou autre – qui attesteront de leur majorité sans révéler leur identité à la plateforme (c'est du moins la promesse faite). Le site, quant à lui, reçoit uniquement un code confirmant qu'un utilisateur est majeur, sans récupérer les données personnelles ni l'identité de l'utilisateur. Ce modèle vise à concilier à la fois la protection des mineurs et le respect de la vie privée… même s’il convient ici de rappeler qu’aucun système n’est sans défauts.
Raisons, enjeux et sanctions associées
Cette initiative fait partie de l'application du décret-loi n° 159/2023 et du décret dit « Caivano ». L’objectif affiché est de préserver la dignité physique et psychologique des jeunes face à des contenus potentiellement préjudiciables. En cas de non-respect, le site concerné pourra être bloqué ou condamné à une amende pouvant aller jusqu'à 250 000 euros. Des voix s'élèvent déjà en Italie pour dénoncer un système faillible qui, surtout, n'empêchera pas les utilisateurs d'accéder au contenu souhaité sans passer par une vérification de l'âge.
Cette réforme italienne s'inscrit dans un mouvement européen plus large : l'Union européenne travaille sur un système unique de vérification de l'âge, harmonisé pour tous les pays de l'UE et respectueux des données personnelles.
