Les tensions entre Washington et Pékin prennent une nouvelle dimension numérique. Le ministère chinois de la Sécurité d'État a déclaré il y a quelques heures que le Agence de sécurité nationale (NSA) aurait orchestré une série d’attaques informatiques visant le National Weather Service Center, un organe clé de l’Académie chinoise des sciences. Cette opération, qui aurait eu lieu entre 2023 et 2024, aurait mobilisé pas moins de 42 outils spécialisés en cyberattaque, selon un communiqué publié sur WeChat.
Le centre joue un rôle crucial dans la gestion de l’heure nationale officielle – un service essentiel pour les secteurs des télécommunications, de la défense et de la finance. Selon les autorités chinoises, ces intrusions auraient pu compromettre la stabilité des réseaux de communication, des systèmes financiers ou encore des approvisionnements énergétiques.
La large porte d'entrée de l'Académie chinoise des sciences
Des méthodes d'espionnage sophistiquées
Le ministère chinois précise que la NSA aurait exploité des failles du système de messagerie d'un fabricant étranger de smartphones afin de voler des informations sensibles sur les appareils des employés du centre. A noter que Pékin n'a pas évoqué la marque des appareils concernés, même si le nom Apple est le plus plausible, l'iPhone étant le seul smartphone étranger à être vendu en masse sur le territoire chinois. La NSA n'a pour l'instant fait aucun commentaire sur ces accusations. De son côté, Washington affirme avoir été la cible de cyberattaques menées par des hackers chinois (affiliés à Pékin), et rappelle à ce titre un incident qui a touché le département du Trésor américain en décembre 2024.
Cet échange d’accusations illustre l’escalade silencieuse d’une guerre numérique mondiale où toutes les puissances mondiales cherchent à dominer le cyberespace. Et dans cette bataille invisible, le contrôle de l’information devient une arme aussi stratégique que la puissance militaire.
