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TikTok visé par une enquête en France pour incitation au suicide

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L'algorithme TikTok est dans le viseur de la justice française. Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire contre le réseau social, soupçonné d'avoir exposé des mineurs à des contenus dangereux susceptibles de pousser les plus vulnérables au suicide. Cette enquête, confiée à la Brigade Cybercriminalité, fait suite à un rapport du député Arthur Delaporte.

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Soupçons d’infractions lourdement sanctionnées

Les enquêtes portent sur plusieurs infractions pénales graves. Selon un communiqué de la procureure de Paris, Laure Beccuau, l'enquête portera sur le « propagande en faveur de […] méthodes recommandées comme moyens de se suicider »un délit passible de trois ans de prison. D'autres qualifications plus sévères, telles que « mise à disposition d'une plateforme permettant une transaction illicite dans un groupe organisé » ou le« altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données »sont également visés, passibles de peines allant jusqu'à dix ans de prison.

Concrètement, les enquêteurs examineront le fonctionnement réel de l'algorithme par rapport à ce qui est présenté aux utilisateurs, ainsi que la manière dont la plateforme gère la modération et la notification des contenus illégaux.

Cette procédure judiciaire s'appuie sur les conclusions d'une commission d'enquête parlementaire sur TikTok, présidée par Arthur Delaporte. Le rapport, publié en septembre, décrivait un « un océan de contenus préjudiciables »y compris des vidéos de « promotion du suicide, de l’automutilation » et un « exposition à la violence ». Les parlementaires ont pointé du doigt « piège algorithmique » qui enferme les jeunes dans des bulles de contenu toxique.

À cette époque, TikTok avait catégoriquement rejeté les conclusions de la commission, les qualifiant de « « présentation trompeuse » et accusant les députés de faire du réseau social un « bouc émissaire ». La justice va désormais devoir se prononcer sur le bien-fondé de ces accusations.

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