Malgré la loi française imposant depuis cet été la vérification de l'âge sur les sites pornographiques, l'accès à ces contenus reste un jeu d'enfant pour les mineurs. Face à ce constat d'échec, où seulement 17% des plateformes respectent leurs obligations selon une enquête dès le JT de 20 heures sur France 2, l'Arcom, le régulateur du numérique, ouvre un nouveau front : il annonce vouloir s'attaquer directement aux fournisseurs de VPN, devenus la principale faille du système.
Les VPN offrent un accès facile aux sites pornographiques
Si des astuces comme de fausses cartes d’identité circulent, la faille la plus simple et, paradoxalement, légale réside dans l’utilisation d’un VPN. Ce système permet à un utilisateur de masquer sa position réelle et de faire croire qu'il se connecte depuis un autre pays. Il échappe ainsi à la loi française et à toute forme de vérification en un clic. Il peut regarder toutes les vidéos qu’il souhaite, quel que soit le site.
Ce contournement est si efficace que certains services VPN en ont fait un argument commercial, comme l'illustre la communication de Xavier Niel pour mVPN, le VPN de Free Mobile. Une situation décrite comme« utilisation opportuniste » par Martin Ajdari, le président de l'Arcom, qui voit les autorités prises à leur propre jeu.
Arcom va riposter
Jusqu’à présent, le régulateur semblait minimiser l’impact des VPN sur les jeunes, comparant leur utilisation à l’usage plus complexe des fausses identités. Martin Ajdari pensait que ces systèmes n'étaient pas « non mobilisés par les enfants de 10, 11, 12, 13 ans »cible prioritaire de protection.
Mais le régulateur a décidé de changer de stratégie. Face à l'ampleur du phénomène, Arcom a affirmé qu'elle travaillerait désormais avec les VPN pour que la vérification de l'âge soit appliquée. Cette annonce marque un tournant majeur : plutôt que de se concentrer uniquement sur les sites pour adultes, l'autorité va s'attaquer à l'un des principaux maillons de la chaîne de contournement.
Selon une étude Arcom, près de deux tiers des adolescents ont déjà menti sur leur âge en ligne.
