Malgré une baisse historique de 35% de l'audience des sites illégaux entre 2021 et 2025, Arcom entend intensifier sa lutte contre le streaming et le piratage. Face au fait qu'un internaute sur quatre consomme encore illégalement des contenus, le régulateur souhaite franchir une étape technologique : l'automatisation des sanctions.

Vers un blocage immédiat et automatisé
Même si le délai de réponse a été réduit de plusieurs semaines à seulement 45 minutes, ce délai reste jugé insuffisant par Arcom, notamment pour les retransmissions sportives en direct. Un site pirate peut encore en diffuser une moitié entière avant d’être coupé.
Pour y remédier, Arcom recommande automatisation partielle des appareils. Concrètement, les ayants droit pourraient saisir directement une adresse IP pour déclencher son blocage instantané. Ce système impliquerait un contrôle a posteriori, ce qui soulève un risque de dommage collatéral : un site légal bloqué par erreur devra attendre avant d'être restauré.
Ce durcissement s'inscrit dans une dynamique déjà soutenue : sur les trois premiers trimestres 2025, plus de 5.600 demandes de blocage ont été émises, dépassant le total de l'année précédente. Depuis 2022, plus de 13 000 sites, dont 2 300 sites miroirs, ont été bloqués.
Les VPN dérangent Arcom
L’autorité souhaite également étendre son champ d’application aux VPN. Il vise avant tout la communication : il serait interdit aux influenceurs de promouvoir ces outils comme moyen de contourner les blocages géographiques ou légaux. Cette mesure concerne à la fois le piratage sportif et l'accès à la pornographie en ligne.
Au-delà de la publicité, Arcom fait appel à une coopération active de toute la chaîne technique. Les hébergeurs, CDN, magasins d'applications (App Store/Google Play Store) et fournisseurs de VPN sont invités à participer à cet effort collectif de régulation.






