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Cloudflare en panne : Canvas, LinkedIn et Perplexity à nouveau en baisse

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Vendredi 5 décembre 2025, une nouvelle panne majeure chez Cloudflare perturbe une partie importante d'Internet. De nombreux internautes trouvent impossible de se connecter à certains services ou voient des erreurs s’afficher » 500 Erreur de serveur interne » et « Bad Gateway » en boucle. Les plateformes créatives, les réseaux sociaux professionnels et les outils d’intelligence artificielle sont durement touchés, en première ligne Toile, LinkedIn et le moteur de recherche IA Perplexité.

Flare nuageuse

Cloudflare down : encore une matinée sombre pour le web

Dès le début de la matinée, les rapports se multipliaient : Canvas ne se charge plus ou affiche des pages d'erreur, les fils d'actualité LinkedIn ne s'actualisent plus correctement et Perplexity semble bloqué lors de la génération de ses réponses. Pour l'utilisateur final, la situation se traduit par des pages qui ne répondent pas, des applications web qui restent gelées et des services professionnels inaccessibles.

500 Erreur interne Cloudflare

Comme nous l'avions déjà constaté lors de la précédente panne majeure de Cloudflare détaillée dans notre article dédié à la première interruption de service, la moindre panne de cet acteur de l'infrastructure a un effet domino considérable. Cloudflare n'est plus un simple CDN : il sert désormais de couche intermédiaire pour le DNS, la sécurité, le filtrage des robots, la mise en cache et le routage pour un nombre colossal de sites et d'applications. Lorsqu’un élément de cette chaîne tombe en panne, une section entière d’Internet s’arrête.

Canvas, LinkedIn, Perplexity… les services du quotidien pris en otage

Pour les équipes créatives, la panne Canvas bloque la création de contenus visuels, la création de présentations ou la préparation de campagnes marketing. Les entreprises et indépendants qui s'appuient sur LinkedIn pour leur prospection ou leur communication voient leurs fils d'actualité, leurs notifications et parfois même leurs messageries disparaître derrière des erreurs de serveur.

Du côté des outils d'IA comme Perplexity, le problème est plus insidieux : l'interface peut parfois s'afficher normalement, mais les requêtes faites en arrière-plan aux API transitant par Cloudflare échouent. L'utilisateur se retrouve face à une requête qui tourne au ralenti, un temps de réponse interminable ou encore un ultime message d'erreur. Un scénario désormais bien connu des équipes techniques, mais toujours frustrant pour les millions de personnes qui s'appuient sur ces outils dans leur travail quotidien.

API Cloudflare en erreur : un incident au cœur de l'infrastructure

Sur la page d'état officielle de Cloudflare, l'incident apparaît sous la forme d'une alerte concernant le Tableau de bord et le API. Le message indique que l'entreprise enquête sur un problème provoquant des erreurs lors de l'utilisation du tableau de bord et des API associées. En pratique, cela signifie que les appels automatisés effectués par des sites et des applications vers Cloudflare – pour appliquer des règles, distribuer du trafic ou filtrer des requêtes – peuvent échouer ou renvoyer des réponses incohérentes.

Pour les équipes techniques, la situation est doublement problématique. D'une part, les services exposés au public renvoient des erreurs HTTP ou deviennent inaccessibles ; de l’autre, même l’accès aux outils d’administration est perturbé. Il devient alors beaucoup plus difficile d’ajuster en urgence les règles du pare-feu, de désactiver certaines optimisations ou de modifier le routage afin de limiter l’impact de la panne.

Maintenance planifiée qui brouille la lecture du défaut

Pire encore, cette interruption survient à un moment où plusieurs entretien planifié sont annoncées sur les infrastructures Cloudflare, notamment dans certains datacenters nord-américains. En théorie, ces opérations sont conçues pour être transparentes, avec suffisamment de redondance pour que les services continuent de fonctionner normalement.

Mais, sur le terrain, la concomitance entre ces maintenances et la brusque augmentation des erreurs sur le Dashboard et les API pose question. Même si la corrélation ne prouve pas un lien de cause à effet, la superposition de travaux programmés et d’un incident de cette ampleur alimente les doutes sur la capacité des infrastructures à absorber sereinement les opérations courantes tout en restant résilientes face aux imprévus.

Un nouvel épisode après la gigantesque panne de courant de novembre

Cette nouvelle panne intervient alors que la précédente panne massive du réseau Cloudflare est encore dans tous les esprits. Nous avons détaillé cet épisode dans notre premier article consacré à la panne géante, puis dans un second lorsque Cloudflare a enfin fourni des explications techniques (Cloudflare explique l'énorme panne).

Dans ce dernier article, nous sommes revenus sur la communication officielle de l'entreprise, qui insistait sur le fait que l'incident n'avait pas eu lieu. pas une cyberattaquemais le résultat d'une série de dysfonctionnements internes. Cloudflare expliquait notamment qu'un fichier de configuration lié à la gestion des bots s'était grossi à outrance, dépassant les limites prévues et provoquant une cascade d'erreurs sur les serveurs edge. Un simple changement de configuration mal maîtrisé a suffi à déséquilibrer l’ensemble de la plateforme.

Des promesses de robustesse, déjà mises à l’épreuve

Après cette panne historique, Cloudflare a détaillé les mesures correctives envisagées : meilleure limitation de la taille des fichiers critiques, garde-fous supplémentaires dans les processus de déploiement, mécanismes de « kill switch » pour désactiver rapidement un changement problématique avant qu'il ne se propage à l'ensemble du réseau. La direction technique avait même reconnu publiquement avoir « laissé tomber » ses clients et, plus largement, Internet dans son ensemble.

L’incident du 5 décembre ne signifie pas nécessairement que ces correctifs ont échoué, mais il remet inévitablement en question la rapidité et l’efficacité avec lesquelles ils ont été déployés. Pour les entreprises clientes, la nuance n'a pas d'importance : ce qui compte, c'est la disponibilité concrète de leurs services et la récurrence de pannes dont l'origine semble toujours résider dans les couches profondes de l'infrastructure.

Dépendance croissante à l’égard de quelques acteurs clés de l’Internet

Au-delà de l'incident d'aujourd'hui, cette énième panne vient rappeler la dépendance structurelle du web moderne à l'égard de quelques grands intermédiaires. Cloudflare, comme d’autres géants de l’infrastructure, est devenu une passerelle quasi-essentielle pour des millions de sites. Lorsque ce point de passage vacille, il n'existe souvent pas de solution de repli immédiate pour les services concernés.

Pour les acteurs du numérique, l’épisode appelle à une diversification des partenaires techniques (multi-CDN, redondance multi-régions, multi-fournisseurs) et à des scénarios de fonctionnement dégradés effectivement testés et documentés. Pour le grand public comme pour les professionnels, c’est avant tout rappeler que derrière l’apparente fluidité d’Internet se cache une infrastructure complexe, concentrée entre les mains de quelques acteurs dont la moindre panne suffit à perturber une partie importante de notre vie numérique.

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