Un nouveau recours collectif déposé en Californie place Spotify sur la sellette, accusant le service de streaming de fermer les yeux sur les réseaux de robots qui génèrent une écoute artificielle (streams). Selon la plainte, ce système gonflerait les chiffres des grands artistes, Drake étant cité en exemple, tout en nuisant financièrement à des dizaines de milliers d'artistes moins connus.

Une plainte contre Spotify et de fausses écoutes
L'action en justice a été initiée par le rappeur RBX, cousin de Snoop Dogg, qui se présente comme le porte-parole de « plus de 100 000 ayants droit qui ne peuvent pas ou ont trop peur de défier Spotify ». La plainte vise exclusivement la plateforme suédoise pour son « manque d'empressement » lutter contre la fraude qui, selon le texte, est devenue systémique.
Le document cite l'exemple de Drake, affirmant que « Des milliards de streams frauduleux ont été générés pour les chansons de l’artiste le plus streamé de tous les temps ». Si les plaignants soulignent que l'artiste lui-même n'est pas accusé de faute, son cas illustre l'ampleur du phénomène et ses conséquences financières. Selon la plainte, cela « La fraude massive au streaming cause un préjudice financier considérable aux artistes, auteurs-compositeurs, producteurs et autres titulaires légitimes de droits ».
La plainte détaille le mécanisme par lequel les petits artistes seraient piégés. Spotify utilise un système de rémunération au prorata : tous les revenus générés par les abonnements des utilisateurs et la publicité sont mis dans une cagnotte commune, puis distribués aux ayants droit en fonction de leur part dans le nombre total d'écoutes sur la plateforme. Ainsi, si les pièces d’un artiste sont artificiellement gonflées par des robots, leur part du gâteau augmente mécaniquement, ce qui réduit mathématiquement la part de chacun des autres.
Les plaignants vont plus loin, accusant Spotify de tirer un avantage commercial de cette situation. En affichant des chiffres d'utilisation potentiellement gonflés par de faux utilisateurs, « plus d'utilisateurs Spotify […]plus elle peut vendre de publicités, plus l'entreprise peut déclarer de bénéfices, ce qui contribue à augmenter la valeur supposée offerte aux actionnaires ».
La défense de Spotify face aux soupçons récurrents
Face à ces accusations, un porte-parole de l'entreprise a déclaré Actualités NBC incapable de commenter les litiges en cours, mais a fermement nié que Spotify puisse profiter d'une telle fraude. Au contraire, il a affirmé que l'entreprise « investit massivement dans des systèmes de pointe et en constante amélioration pour lutter contre ce phénomène ». Il a également précisé que « mesures de protection efficaces » étaient en place, comme « la suppression des flux frauduleux, la retenue de redevances et l'application de sanctions ».
Cette affaire relance le débat sur la transparence et l'équité d'un modèle économique qui a remplacé le téléchargement pour devenir le principal mode de consommation musicale.






